Née en Iran en 1989 à Bandar Abbas, Samaneh Atef a fait des études d’ingénieure en informatique. En 2014, elle s’adonne régulièrement au dessin, pratique qu’elle développait déjà de manière compulsive depuis l’enfance, elle rencontre par hasard un professeur de graphisme qui, voyant ses dessins dans un petit carnet, lui dit qu’elle n’est pas ingénieure mais plutôt une artiste. Elle décide alors de se consacrer totalement . Deux ans plus tard, le Museum of Naïve and Marginal Art de Jagodina (Serbie) expose son travail de peinture dans le cadre de sa triennale internationale. A cet instant précis, Samaneh Atef entre pleinement dans le monde de l’art. Femme, dessinatrice, peintre, elle devient rapidement indésirable aux yeux du pouvoir iranien et n’a plus de perspectives dans son pays. Elle quitte l’Iran grâce à une association internationale de soutien aux artistes et s’installe en France en 2020. « Dans mes dessins je parle de mes expériences, je raconte l’histoire de la féminité, de celle qui sauve, de la prisonnière, de la guérisseuse à celle qui porte un enfant ou de celle devenue bouc émissaire. En tant qu’artiste étrangère autodidacte, je crée des œuvres dans l’espoir de donner une voix à celles qui sont aujourd’hui marginalisées et réduites au silence. Mes peintures traduisent les histoires universelles des femmes du monde entier, mon histoire personnelle et celles des femmes d’Iran, mon pays natal. La féminité est le fil rouge de mon travail et les réalités du monde, y compris les plus dures, peuplent mes œuvres pour créer des histoires magiques ». Le travail artistique de Samaneh Atef est particulièrement personnel, puissant, conduit seulement par ses passions et ses émotions. Son vocabulaire esthétique est reconnaissable entre tous. Son trait, ses motifs, voire ses leitmotivs, sont autant de réminiscences de la tradition persane dont elle une grande connaisseuse. Des yeux, des visages et des corps avec un grand soin du détail, enluminures et entrelacs comme un travail d’icônes ou de miniatures. Parallèlement son approche formelle, ses compositions, ses couleurs fortes en aplat dans lesquels on lit la trace du crayon, ses engagements aussi, font d’elle une grande artiste de la scène contemporaine internationale. Ni de formation académique, ni pour autant de la famille de l’art brut, Samaneh Atef dit souvent que bien qu’elle utilise différents matériaux et diverses techniques, la plupart de ses travaux « ne sont au fond que du crayon sur du papier ». Peut-être un hommage à l’arte povera de la part d’une artiste foisonnante et d’une femme puissante.
Plus de renseignements / Nathalie de Frouville +41 (0) 78 975 12 66 / nathalie@ndfagency.com